Si je continue comme ça, je finirais par me tuer, je le sais parfaitement bien.

A quoi bon pleurer sur le fait que je n’ai pas d’amis véritable ou que mes parents ne m’acceptent pas telle que je suis ? Qu’ils aillent tous se faire voir ! Des gens, il y en a des millions sur cette Terre.

En ce moment, je n’ai rien, rien du tout ; et c’est seulement maintenant que je réalise la chance que j’ai : je n’ai rien à perdre. Je peux essayer absolument ce que je veux. Peut-être que je me raterais- et alors ? Je n’aurais qu’à recommencer ou à faire autre chose. Rien ne me retient ici. J’ai tout à gagner à partir.

Mon seul problème, mon seul obstacle, c’est moi-même. Parce que je n’ai pas assez de cran pour faire ce que je veux vraiment. Mais ça, c’est fini.

Je veux vivre. Je veux avoir des amis, rire avec eux, aimer et être aimée - et surtout croire que OUI, quelqu’un m’aimera un jour, parce que tout le monde mérite d’être aimé, moi incluse.

Merde à l’université.
Merde à ce que pensent mes parents.
Merde à toutes les exigences qu’ils ont envers moi sous prétexte que j’étais "la petite surdouée".
Merde à tout ça.

A partir de maintenant, je vis pour moi, et pour moi-même uniquement. Je n’ai qu’une seule vie, alors j’ai pas l’intention de la gâcher en restant dans mon état semi-végétatif.

Mes parents se lamentent sur leurs boulots de merde, sur les notes de merde de mon frère, et surtout sur ce que "je suis devenue"... C’est-à-dire une merde. (À cause de qui ? On se le demande...)

Merde, merde, et encore mille fois merde. Et ça gueule, et ça gueule, pendant TOUT le week-end. Et on est seulement samedi.

Oh joie.

Oui, je suis, je suis une fille ingrate, oui, mes parents m’aiment (après tout à quoi bon s’occuper d’un fardeau pendant 18 ans si on ne l’apprécie pas un minimum ?), non, ils m’ont jamais frappé - mais étrangement, se faire traiter de salle conne pendant toute sa vie, ça fait mal aussi…

Je ne sais pas pourquoi je reviens. J’aurais dû rester dans mon appart, mon VRAI chez-moi, à trimer pour mes partiels, au lieu de revenir ici pour me prendre le chou avec ma mère.

Le week-end prochain, c’est clair que je ne reviens pas. Et peut-être même le week-end d’après. Pourquoi je voudrais passer Noël avec eux de toute façon ? Et dire que je m’étais fait une joie d’emballer les cadeaux… Je n’aurais qu’à les envoyer par la poste, après tout, je n’ai pas foutu 200 balles de ma poche (et non, maman, t’as vu, j’ai compris que l’argent tombait pas du ciel) pour que ça n’aille nulle part, à ça non…

En tout cas, le Nouvel-An, c’est sûr, je le passe chez moi.

Bref, vive les week-ends en famille.